Les sept chapitres qui composent Nuptiales ont pour nom :
Haut-Rhin, 2001
Des ténèbres parfois surgissent les feuillages d'éternité dont les chairs cadastrées balbutient de vieux contes marins. Parmi les éponges ouvertes éclatent des blancheurs quadrilobées – nuptiales.
Savoie, 1997
L'arbre attendait nu
le retour de la neige
Au lointain des branches
une étincelle noire brûle un secret
que nul jour ne reprendra
Des compagnons épars
désertent le chemin vers les hommes
interrogeant sous la terre
l'eau vive encore
D'un long accouplement
dans le silence imprimé aux choses
mieux vaut attendre
qu'une seule fleur
déplace imperceptiblement
les rêves engourdis
pour qu'à la transparence du fruit
s'abreuve la bouche oubliée
qu'au recommencement du signe
s'apprête la sève
que le vent détachera du froid
Isère, 1997
Je ne me construis pas. J'attends le soleil du soir pour montrer mes blessures. Le lierre grimpe sur moi, fraternel. J'ai quelque faste aussi, tout contre une misère, ce qui explique le mal à m'ouvrir pour de bon. En somme, à défaut de logique, je me limite à je ne sais quel charme qui m'a valu ce regard passager mais si réconfortant ...
Finistère, 2000
D'un enclos fou emporté par la houle surgit la
boite en attente des mots venus d'ailleurs pour
glisser sous les mousses leurs secrets leurs
appels avant d'ouvrir le portillon.
Loire-Atlantique, 1989
Mer
qu'on n'attendait pas
dans ta rage d'écume
tu creuses incessante
pour savoir comment
le roc fait sourdre
en ses entailles
la fleur sauvage
familière étrangère
aux jardins fous
© Philippe Le Bihan - 2007-2024