- 15 au 27 octobre 2007, Office de Tourisme de Bourgoin -
36 photographies
Le titre de cette exposition évoque à la fois la photographie en noir et blanc et la musique avec ce titre d’une des dernières œuvres de Debussy. Celle-ci est écrite pour deux pianos occupant quatre mains. L’exposition quant à elle n’en a nécessité que deux... Par ailleurs, je ne souhaiterais pas que le rapprochement prête à confusion : l’œuvre musicale fait partie des chefs d’œuvre de son auteur. Hormis leur évidente relation colorée, l’ambiance debussyste est certainement beaucoup plus noire que cette exposition pourtant austère.
Les photographies présentées ici ont été prises entre 1975 et 2007. Elles procèdent beaucoup par écho, par variation. Ces termes sont eux aussi musicaux. Les ensembles composés le sont par regroupement de deux, trois ou quatre photographies. Le lien peut être naturel car les images ont été saisies dans un presque même lieu, au même moment ou à des années d’écart. Parfois aussi, il s’établit grâce à la construction, l’organisation des photographies.
Deux questionnaires réalisés pour les enfants de 8 à 12 ans d'une part et pour les adolescents de 13 à 18 ans d'autre part permettent à ceux-ci de découvrir plus en profondeur l’exposition et son contexte.
Petite esquisse chronologique
Lorsque je parcourais en 1975 cette forêt de Lyons (près de Rouen), je savais que Ravel y avait achevé le « Tombeau de Couperin » ; les six pièces sont dédicacées à des amis du musicien morts pendant la Grande Guerre. Peut-être aussi pensais-je à Debussy, parce qu’ils sont indissociables et pourtant si différents. Ce n’est que très longtemps après que j’ai découvert « En Blanc et Noir », œuvre elle aussi très imprégnée de cette même guerre. Le dédicataire du deuxième Caprice d’ « En Blanc et Noir » (lent et sombre) est le même que celui du Prélude du « Tombeau de Couperin » : Jacques Charlot.
L’histoire de cette exposition était donc en marche…
Un peu plus tard, après avoir hésité à faire de la photographie de façon professionnelle, après aussi avoir « manqué » pour cause de disparition, une rencontre avec Paul Strand en 1976, j’avais décidé de poursuivre, sérieusement, mais sans enjeu. C’est donc pourquoi certaines images des années 1980 ne possèdent pas d’indication de lieu : je n’avais pas jugé utile d’annoter mes planches de négatifs. Je peux cependant confirmer, grâce au contexte des dites planches, qu’elles ont été prises en France, et plus précisément dans le quart sud-est.
Puis un grand saut dans le temps conduit à l’année 2003 où le livre « Nuptiales » * sorti en 2005 était quasiment achevé. La partie photographique de ce livre était constituée d’images récoltées entre 1983 et 2002, soit peu ou prou dans l’intervalle laissé vacant par cette exposition.
En 2003, stimulé par quelques personnes et expositions et bien sûr par « Nuptiales » en devenir, j’accentuai ma collecte d’images.
C’est ainsi que depuis 1975, je poursuis l’élaboration d’une sorte de catalogue avec pour essentiel souci de le rendre personnel, mais aussi d’en extraire des tirages mystérieux, nostalgiques et, je l’espère, sensibles.
Les toutes dernières photographies présentées ici datent de ce début d’année 2007. C’est à ce même moment que j’ai réalisé les tirages de celles de 1975, restés latentes jusqu’alors.
Technique
Les pellicules utilisées sont pour l’essentiel des Ilford HP4 puis HP5 au format 24 x 36. Les tirages datent de 2007 (à deux exceptions près de 2006).
Cette simultanéité a pour une petite part lissé les inévitables écarts esthétiques et techniques que l’on peut rencontrer à 32 ans d’intervalle, même si en 1975 le noir et blanc était adulte (!).
Le papier choisi pour les tirages est le Variable CB de Bergger, baryté chloro-bromure de 290 g.
* livre de photographie, de poésie et de musique coréalisé avec mon ami Lucien Guérinel
Saône et Loire, 2003
Ain, 1984
Eure, 1975
Ardèche, 2003
Saône et Loire, 2005
Loire, 2007
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